Créée en 2007, la petite maison d’édition TriArtis, située dans le Quartier latin, vient de publier l’œuvre poétique d’Edmond Rostand.
De Cicéro à TriArtis... Deux femmes, passionnées de littérature, Martine Malinski et Nadine Laïk, s’étaient associées en créant Cicéro, une petite maison d’édition spécialisée dans le théâtre, la musique, la danse. Elles se sont séparées professionnellement pendant dix ans, et, dans le tourbillon de la vie, se sont retrouvées en créant en 2007 une nouvelle maison d’édition "TriArtis". TriArtis, trois arts, le théâtre, les nouvelles et la correspondance ; depuis, la palette s’est élargie, poèmes et biographies sont également publiés.
Deux femmes passionnées de livres, mais différentes et complémentaires. L’une, Martine Malinski, attirée par les essais, les biographies, l’autre, Nadine Laïk, par les romans. La première, férue d’informatique, crée les couvertures des ouvrages, l’autre, experte en droit, négocie avec les partenaires de Triartis. Mais toutes deux ont une passion pour les correspondances. Leur plus gros succès ? "Les correspondances intempestives", un livre où des écrivains contemporains répondent à des lettres, pas du tout raisonnables, d’écrivains du passé. Autres succès : la "Correspondance Delacroix-Sand", et la pièce de théâtre de Cesare Capitani, "L’autre Galilée".
Depuis 2007, elles publient dix livres par an, et développent des collections.
Un Comité de lecture, composé de six personnes passionnées, se réunit régulièrement pour discuter des manuscrits reçus. Les rares textes élus sont alors publiés. Commence alors leur commercialisation...une tâche qui n’est pas aisée ! "Beaucoup de libraires préfèrent les commandes de "best sellers", déplore Martine Malinski.
En fait, l’édition de livres n’est pas très rentable pour TriArtis. Ce sont les ateliers de théâtre, de psy-théâtre, d’écriture, de mise en scène, de coaching vocal qui rapportent les fonds permettant de payer les frais de fonctionnement. C’est uniquement la passion de l’écriture qui est le moteur des deux éditrices.
Elles organisent aussi, dans leurs locaux de la rue Pascal, des expositions, des concerts, ainsi que des représentations théâtrales : les acteurs jouent devant un public de trente personnes et discutent avec elles à l’issue du spectacle.
Leur dernier coup de cœur ? Les poèmes d’Edmond Rostand, un auteur connu pour ses pièces de théâtre, la plus célèbre étant évidemment, "Cyrano de Bergerac". C’est le comédien Jacques Mougenot, qui leur a fait connaitre l’existence de ces poèmes jamais réédités depuis 1922. Pour le centenaire de la mort de l’écrivain, Jacques Mougenot, sensibilisé jadis à ces poèmes par son professeur de théâtre, Jean-Laurent Cochet, a proposé à TriArtis, de les publier. La conservatrice du musée d’Arnaga, au Pays basque, a accepté de donner des photos d’Edmond Rostand- la photo de couverture du livre est magnifique.
Il en faut, de l’énergie, à un éditeur indépendant ! Rien n’est fait pour lui faciliter la tâche : des libraires qui prennent rarement des risques et la Poste qui fait payer très cher les colis de livres, dès qu’ils dépassent trois centimètres. "La Poste tue le livre", dénonce Martine Malinski. Elle raconte qu’un livre qu’elle a envoyé en Allemagne a mis trois semaines à arriver chez l’acheteur, avec un tarif à 2 euros...Le colis serait arrivé plus rapidement si elle avait payé le tarif postal de 9 euros pour un ouvrage qui coûte 15 euros !
Mais, malgré les difficultés, souvent, les déceptions, parfois, Martine Malinski et Nadine Laïk restent toujours animées d’une passion pour leur métier d’éditrice.
> Triartis, 19 rue Pascal, Paris 5ème. Tél : 09 5174 96 29