Alexandre Dumas à l'écran

Alain Garabiol
Affiche Alexandre Dumas

ALEXANDRE DUMAS A L'ECRAN

"De l'aventure à la démesure" , exposition jusqu'au 13 juillet 2023

La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé a eu l'excellente idée de présenter une exposition consacrée à tous les films adaptés de l'œuvre d'Alexandre Dumas.

Celui-ci a eu les faveurs du cinéma, dès l'époque du cinéma muet.

Une affiche de 1911 présente "L'affaire du collier de la Reine", film " joué par les artistes de la Comédie française".

Une autre affiche, datant de 1921, est particulièrement intéressante: "Pathé Consortium Cinéma" présente “Les trois mousquetaires”, adaptation en douze chapitres par Henri Diamant-Berger, 7è chapitre: "Le pavillon d'Estrée", d'après l'œuvre célèbre d'Alexandre Dumas Père et Auguste Maquet".

Ce dernier, prête-plume de Dumas, est cité, ce qui montre du respect pour sa contribution-complètement omise de nos jours- et le mot "père" est accolé au nom du romancier, pour le différencier de son fils, auteur de "La dame aux camélias". Dix ans plus tard, dans la version parlante du même film, réalisée par le même metteur en scène, et distribuée encore par Pathé, seul le nom d'Alexandre Dumas apparait, et sans la précision "père".

Au dessus d'un écran où sont projetés des extraits de films adaptés de l'œuvre dumasienne, est inscrite une phrase de Victor Hugo : "Le nom d'Alexandre Dumas est plus que français, il est européen, il est plus qu'européen, il est universel". Le succès des films inspirés de son œuvre est également universel.

Chez Dumas, dont l'écriture est cinématographique avant l'heure, tout est spectacle: des combats épiques aux sauvetages miraculeux, des histoires d'amour impossibles à des époques historiques mouvementées, des honneurs bafoués, des dignités retrouvées. C'est ce qui explique l'adaptation au cinéma de ses romans, dans de nombreux pays, et sans discontinuer depuis un siècle. Hollywood bien sûr s'en est inspiré, avec notamment Douglas Fairbanks père et fils, Gene Kelly, “dans Les trois mousquetaires”, mais aussi avec Orson Welles dans “Cagliostro”, inspiré du roman “Joseph Balsamo”. Cependant, Dumas a été adapté dans des pays plus inattendus comme le Mexique (“Camino de Sacramento”, inspiré des" Frères corses") l'Argentine, et même l'Inde où la version des Mousquetaires s'intitule “Les trois bagarreurs”.

Des affiches de films japonais, espagnols, grecs ont été retrouvées: des perles rares, tout comme l'affiche du film italien peu connu “Kean”, avec Vittorio Gassman... Elles côtoient d'autres affiches de films qui ont eu un gros succès, comme "L'homme au masque de fer", avec notamment Leonardo Di Caprio et Gérard Depardieu, “La Reine Margot” avec Isabelle Adjani, “La tulipe noire” avec Alain Delon, ou “Le Comte de Monte Cristo”, avec Jean Marais.

Le nom de Dumas a favorisé les co-productions internationales, comme “Le Vicomte de Bragelonne”, film franco-italien, ou “Les amours de Lady Hamilton” , film italo-germano-franco américain !

Il y eu beaucoup de transpositions fidèles des œuvres dumasiennes, mais aussi des adaptations très fantaisistes, comme “Sous le signe de Monte Cristo” d'André Hunebelle, ou "La fille de D'Artagnan" de Bertrand Tavernier.

Dumas est resté l'auteur français le plus adapté au cinéma, à toutes les époques. Lorsque la concurrence de la télévision, dans les années 1950, se fit vive, le cinéma offrit la couleur, un son plus performant et des écrans très larges qui favorisaient le mouvement et l'ampleur des décors, caractéristiques de l'œuvre de Dumas. Aujourd'hui, les adaptations de son œuvre sont des films à gros budget et au casting impressionnant.

Une exposition à voir sur trois étages pour les affiches, réalisées alors par des artistes, les extraits de films, les photos, les textes explicatifs et aussi les nombreux costumes de ces films "de cape et d'épée".

-Exposition jusqu'au 13 juillet à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, Paris 13è.