Sur les pas de Jean Valjean...

affiche promenade
mar 27-09-2016 18:00
Centre culturel des Irlandais, 5 rue des Irlandais, 75005 Paris

Et si le véritable lieu de l’action des Misérables n’était pas là où Victor Hugo l’a dit ?

Conférence et promenade littéraire de Françoise Chenet
 

On l’ignore généralement, mais le véritable quartier des Misérables, c’est le Quartier latin. Plus précisément cette partie qui correspondait avant 1860 au XIIe arrondissement, soit les quartiers Saint-Jacques, Saint-Marcel, le Jardin du Roi et l’Observatoire auxquels on ajoutera une partie de l’ex-XIe, le Luxembourg.

Au moment de publier, en 1862, Hugo « dépayse » le couvent des Bénédictines de l’Adoration perpétuelle, 12 rue Neuve-Sainte-Geneviève, actuelle rue Tournefort, 16-20, au Petit-Picpus, un « quartier qui a existé à peine » mais qu’on peut localiser à l’endroit où Censier (La Sorbonne Nouvelle) va être à son tour délocalisé dans l’actuel XIIe arrondissement… 

Le propos de cette conférence était de restituer la topographie de ce quartier au temps de la fiction, c’est-à-dire entre 1823 et 1832 de façon à pouvoir suivre Jean Valjean à la trace aussi bien dans « la chasse noire » de Javert que dans ses promenades de bourgeois nanti au bras de Cosette. On y verra avec quelle exactitude quasi mathématique Hugo construit l’espace de sa fiction de telle sorte que le lecteur puisse le reconstruire dans sa pensée. De là quelques découvertes encore inédites.

Mais il s’agit aussi d’un espace transfiguré qui incite le lecteur à toujours aller au-delà des apparences et à entrevoir d’autres réalités, que ce soit celle du « rêve en arrière » de la mémoire, ou celle, intime, de la rêverie qui transforme un toponyme comme le Champ-de-l’Alouette en véritable mythe personnel et poétique. Autrement dit, montrer le processus de l’enchantement qui fait passer du champ de l’Alouette à son chant, c’est-à-dire d’un lieu réel, dont le toponyme est la figure et le masque, au véritable lieu de la poésie. De cette façon, Hugo redonne à ce quartier des Misérables, le plus pauvre de Paris, sa véritable dimension réellement cosmique. N’était-il pas la première étape vers « le champ de l’étoile », Campus stellae, Compostelle ?

Pour se caler dans les pas de Jean Valjean et de Cosette, la conférence a suivi un itinéraire qui, de l’Observatoire, est allée au Boulevard de l’Hôpital, passée par le quartier Mouffetard, les Feuillantines, la rue Saint-Jacques, la rue Royer Collard, traversée le Luxembourg pour aboutir rue d’Assas, ancienne rue de l’Ouest, avec en perspective la rue Notre-Dame-des-Champs où a vécu Hugo entre 1827 et 1830. Chemin faisant, elle croisa d’autres écrivains et artistes qui, de Balzac à Dumas, ont décrit les mêmes lieux, à la même époque.

A lire aussi : Victor Hugo et Jean Valjean

Vous trouverez ci-dessous une version en meilleure qualité (PDF) de l'affiche, ainsi que la présentation faites par Jean Granat :