Quand les Arts se mettent à table

Françoise Chenet
Quand les Arts se mettent à table

Quand les Arts se mettent à table : Préambule 

S’il est entendu que le Quartier Latin est celui de la librairie, de l’édition, du cinéma et des galeries d’art, bref de ce qu’on appelle le « commerce culturel », il est aussi celui des cafés et des restaurants — Le Procope, premier de nos cafés-restaurants, fondé en 1686, se trouve au 13, rue de l’Ancienne Comédie dans le 6ème arrondissement. Rappelons que le français, la langue comme le Français qui la parle, ne dissocie pas l’échange des marchandises d’un art de la parole qui fonde la sociabilité, définit la civilisation et qu’on nomme précisément « commerce » (renvoi au texte programmatique du site). Tout commerce est peu ou prou culturel pour autant qu’il participe de cette culture de la parole et de la conversation qui caractérise notre modèle de sociabilité et, a fortiori, les « commerces de bouche » qui ont fait la réputation de la gastronomie française. 

De là une espèce de paradoxe français si l’on considère qu’on ne doit pas parler la bouche pleine d’un côté, et que de l’autre on fait du repas l’instant privilégié de l’échange de paroles des plus futiles aux très utiles, de celles qui aboutissent à des contrats commerciaux ou à des traités diplomatiques. On sait ce que la diplomatie de Talleyrand au Congrès de Vienne doit à son cuisinier Carême…

Sans aller plus avant, car ce serait raconter toute l’histoire de notre pays à travers ses manières de table et sa gastronomie, l’idée de cette rubrique est de mettre en évidence l’importance culturelle de cet art de la table dans toutes ses déclinaisons : commerces de bouche et représentations littéraires ou artistiques. Pour reprendre le titre de Jean-François Revel , « Un festin en paroles », la littérature nourrit notre imaginaire de repas : faméliques ou pantagruéliques, fantasmés ou réalistes. On mange sinon beaucoup du moins souvent dans les romans et en particulier dans ceux qui se passent au Quartier Latin. Les écrivains sont aussi des ventres qui peuvent être hantés par la faim. Alexandre Dumas ne se contente pas de faire manger ses personnages, il écrit un inépuisable Dictionnaire de cuisine. Et que dire des natures mortes qui exposent les victuailles convoitées (renvoi à l’article sur Arcimboldo). Les arts, y compris les 7ème et 8ème, font saliver… 

Quand les Arts se mettent à table : Arcimboldo

Arcimboldo, peintre par excellence de la nature morte

Quand les Arts se mettent à table : Cuisine de Sorcières

« Sorcières », revue littéraire, artistique et féministe parue en 1975. Premier numéro : la nourriture

Quand les Arts se mettent à table : Epinards
« PAYSAGES de peintre : Toujours des ‘plats d’épinards’ ». Flaubert
Quand les Arts se mettent à table - Bruno, le boulang’artiste
Quand les Arts se mettent à table : Bruno, le boulang’artiste