Dans la doctrine catholique, la dulie désigne le culte rendu aux saints, afin de le distinguer du culte de latrie, adoration due exclusivement à la Sainte Trinité. L'hyperdulie se situe en quelque sorte entre les deux, puisqu'il s'agit du culte de Marie, mère de Jésus mais souvent honorée pour elle-même par les chrétiens. Ces distinctions ont été introduites par le Concile de Trente (1547-1563) en réponse à la Réforme protestante qui considérait le culte des saints et de la Vierge comme de l'idolâtrie. Le mot dulie vient du grec ancien δουλεία, « esclavage, servitude, soumission », et l'on retrouve la racine -dule dans iconodule (qui vénère les images) ou Théodule (serviteur de Dieu). En grec moderne, δουλεία a pris le sens de "travail, devoir, emploi"…
« En ce temps, la dévotion à la Sainte Vierge devint si populaire à Saint-Séverin que son image fut, ainsi qu’à la cathédrale de Chartres, répandue à profusion sur son portail, sur ses verrières, sur ses murs ; les foules y venaient afin d’obtenir les guérisons des écrouelles et de la fièvre, en buvant de l’eau d’un puits creusé dans l’église même. Ce puits, qui a plus de dix mètres de profondeur, existe encore, rez terre, au bas du pilier de droite de la chapelle de la Vierge. On y puisa, il y a quelques années, de l’eau ; elle était, en sortant, fraîche et limpide, seulement on ne put l’utiliser, parce qu’elle croupissait au contact de l’air. Mais, comme toujours, l’hyperdulie stimule la rage des forces déchues ; aussi n’est-il pas surprenant que des sacrilèges et des hérésies se soient rencontrés dans l’histoire de ce sanctuaire. » Extrait de La Bièvre, Les Gobelins, Saint-Séverin de Joris-Karl Huysmans (1901).