Appeau

Isabelle Rivals
Quatre appeaux du commerce
Quatre appeaux du commerce

C'est une sorte de sifflet permettant d'imiter le cri des animaux, des oiseaux en particulier, dont on se sert pour les attirer, les appeler, afin de les attraper. On trouve dans le commerce des appeaux à perdrix, à merles, à alouettes, à canards, etc. Appeau est simplement un doublet d'appel, qui a peu à peu perdu ce sens général. Il est attesté au sens de "sonneries de cloches" encore au XVIIe siècle.

"À la même époque, le free-jazz faisait florès, et personne ne se rendait compte que, plus on est spontané, plus les clichés s'expriment inconsciemment. Ma façon un peu humoristique de participer à cette utopie ambiante était de dire : eh bien, si la musique doit être faite par tous, non par un, voyons ce que cela donne dans un dialogue entre le public et l'orchestre. J'ai fait acheter par Radio France, commanditaire de l'œuvre [Répliques], des centaines d'appeaux, répartis en catégories selon la géographie de la salle du casino de Royan, lieu de la création. Des gens avaient des moineaux par exemple. Une superbe photo de Bernard Gavoty, le critique le plus conservateur de l'époque, le montre en train d'essayer de jouer avec le plus grand sérieux du moineau, alors qu'il allait peu après écrire des horreurs sur l'œuvre. D'autres avaient une perdrix rouge… Les appeaux produisent une caricature des sons animaliers, mais une caricature tellement réussie qu'ils sont aujourd'hui interdits à la chasse, car ils sont trop efficaces." Extrait de François-Bernard Mâche, entretien avec Bruno Serrou (Editions Michel de Maule, 2007).